Selon Peter Schiff, un resserrement monétaire visant à ramener l’inflation à 2% provoquerait l’effondrement du système financier américain. La Fed se retrouve face à un dilemme cornélien, entre maîtrise des prix et soutien à la croissance.

Le scénario catastrophe dessiné par Peter Schiff

Dans un tweet récent au ton alarmiste, l’économiste Peter Schiff brosse un scenario catastrophe en cas de durcissement drastique de la politique monétaire. Selon ses dires, remonter agressivement les taux directeurs dans le seul but de juguler l’inflation aurait des répercussions apocalyptiques.

Cette thérapie de choc entrainerait ni plus ni moins la faillite généralisée du système bancaire, un défaut de paiement massif de l’État fédéral américain sur sa dette souveraine, l’explosion des marchés financiers, une flambée exponentielle du chômage et l’effondrement de l’économie réelle.

Bref un Armageddon financier que M. Schiff juge heureusement peu probable, la Fed n’étant pas disposée selon lui à assumer un resserrement monétaire aussi destructeur. Il résume sa pensée par cette formule choc :

« Si la Fed augmentait les taux suffisamment haut pour ramener l’inflation à 2%, toutes les grandes banques américaines feraient faillite, le gouvernement américain serait contraint au défaut de paiement, les marchés s’effondreraient, le chômage exploserait et l’économie s’écroulerait. C’est pourquoi cela n’arrivera pas.« 

Entre inflation et explosion de la dette, un dilemme insoluble ?

Pourtant, la Fed se retrouve dos au mur. Car assouplir trop tôt sa politique monétaire risquerait de ranimer l’inflation, ruinant 11 mois d’efforts pour la contenir. À l’inverse, un durcissement prolongé pourrait déclencher une crise de la dette tout aussi dévastatrice, comme l’a récemment rappelé Jerome Powell.

Lors d’un récent entretien avec CBS News, le président de la Réserve fédérale a ainsi lancé un avertissement préoccupant concernant la trajectoire intenable de l’endettement public américain. Cette spirale hypothèque lourdement l’avenir budgétaire du pays et le bien-être des jeunes générations, s’inquiète-t-il.

Face à ce casse-tête insoluble, la Fed navigue à vue, en funambule. Tiraillée entre ses mandats contradictoires de garant de la stabilité des prix et de soutien à la croissance, elle voit sa marge de manœuvre se rétrécir dangereusement.

L’analyse acerbe de Peter Schiff met crûment en exergue l’impasse stratégique dans laquelle se débat la Fed, contrainte de choisir à court terme entre une rechute inflationniste ou une récession dévastatrice. La banque centrale américaine est donc dos au mur, sommée d’opérer un atterrissage en douceur quasi-impossible.

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