Échec et mat pour la crypto Petro du Venezuela

Au Venezuela, l’expérience de Petro, la crypto d’État, s’achève par un cuisant constat d’échec couplé d’un scandale de corruption. Annoncée par le président Nicolas Maduro en 2017, cette crypto, adossée au pétrole du pays, devait être la réponse au blocus financier américain.

Cependant, la réalité a vite rattrapé les ambitions du gouvernement vénézuélien. Dès son lancement en 2018, des doutes quant à la crédibilité du projet suite à des retards dus à des problèmes de blockchain.

D’après Henkel Garcia, économiste chez Albus Data, Petro n’a jamais percé. Ceci, pour une raison. A savoir un manque de confiance dans la crypto, lui-même lié à la méfiance des Vénézuéliens vis-à-vis de l’État.

Une autre raison de cet échec et pas des moindres, c’est que dans la pratique, le projet crypto Petro n’a fonctionné que comme unité de compte. À ce titre, il servait pour les transactions avec l’Etat telles que le paiement des impôts. Une situation paradoxale, quand on sait que les Vénézuéliens sont familiarisés avec les cryptos avec 10,3 % de la population possédant ces actifs.

Un échec révélateur d’une corruption structurelle

La débâcle de la crypto semble avoir été accentuée par un scandale de corruption révélé en mai 2023. Une histoire qui a impliqué des fonctionnaires de la superintendance nationale des cryptos actifs (Sunacrip).

Ceux-ci auraient détourné des milliards de dollars de fonds. Un détournement orchestré à travers la manipulation et l’utilisation de la crypto d’Etat au sein de la société publique du pétrole du Venezuela PDVSA.

Face à cette réalité, le projet Petro va bientôt prendre fin. Les portefeuilles crypto Petro devraient alors être clôturés à partir du 15 janvier. Par la suite, les détenteurs verront l’équivalent de leurs avoirs en bolivars crédités sur leurs portefeuilles virtuels. C’est pour le moins ce qu’a annoncé la plateforme CryptoLand Venezuela sur les réseaux sociaux.

Au finish, l’initiative crypto Petro, qui avait été initialement qualifiée de succès par Nicolas Maduro, est désormais morte enterrée. Ceci, en laissant derrière elle, un échec financier, une absence accrue de confiance et un lourd héritage de corruption.

Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d’une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j’ai rejoint l’aventure Cointribune en 2019.
Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l’économie, j’ai pris l’engagement de sensibiliser et d’informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu’elle offre. Je m’efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l’actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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