Les BRICS pensent à l’après dollar

Le représentant russe du Fonds monétaire international Alexey Mozhin a déclaré vendredi dernier que les BRICS devraient se préparer à un effondrement du dollar et du système monétaire international.

M. Mozhin a expliqué qu’il était envisageable de créer une monnaie « construite sur un panier de monnaies des cinq pays membres ». Le panier de monnaie se composerait alors du yuan chinois, de la roupie indienne, du rouble russe, du réal brésilien et du rand sud-africain.

« Une telle proposition est en cours de discussion. En cas d’effondrement du dollar et du système monétaire international, il sera nécessaire de transformer ladite unité comptable des BRICS en une véritable monnaie », a-t-il déclaré.

Cela longtemps que les pays membres des BRICS ne cachent plus leur ambition d’abandonner le dollar au profit de leurs monnaies nationales. Le vice-ministre russe des finances Ivan Chebeskov a notamment déclaré en début d’année :

« La plupart des pays [des BRICS] estiment que les paiements en monnaies nationales sont nécessaires. Nous sommes déjà une grande famille avec dix nations. La plupart soutiennent la nécessité de créer de nouveaux mécanismes de paiement et partagent leur expérience en matière de développement de monnaies numériques des banques centrales [CBDC] ».

Dit autrement, les BRICS nourrissent l’ambition de créer un système concurrent au réseau SWIFT, basé sur les CBDC. La Banque bâloise des règlements internationaux y travaille (projets mBridge, Agora, etc).

Cependant, on a du mal à imaginer qu’une banque contrôlée par l’occident puisse faire des miracles. Par ailleurs, créer une CBDC Frankenstein composée de cinq autres monnaies est probablement une chimère.

Pourquoi ne pas se simplifier la vie en adoptant tout simplement le bitcoin ? Il est une monnaie en même temps qu’un système de paiement, deux-en-un…

Trump au chevet du billet vert

Donald Trump mène une campagne vigoureuse pour alerter sur les efforts de dédollarisation qui gagnent du terrain au sein des BRICS.

Un article de Bloomberg révèle que l’ancien président américain envisage des mesures punitives pour dissuader les pays qui voudraient prendre leurs distances avec dollar qui représente 47 % des transactions internationales.

C’est 22 % pour l’euro, 7 % pour la livre et près de 5 % pour le yuan chinois. Parallèlement, les réserves de change se composent à 57 % de dollars ou, plus précisément, en bons du Trésor US (la dette publique américaine).

Les mesures punitives pourraient comprendre des contrôles à l’exportation et des droits de douane. Ils viseront aussi bien les alliés que les rivaux des États-Unis. La sanction ultime étant le gel des réserves de change. La Russie en a fait les frais en 2022 avec le gel de 300 milliards d’euros et de dollars.

La priorité de M. Trump est de maintenir l’hégémonie du dollar. Si élu, il exhortera les pays alliés à s’abstenir de toute intervention visant à dévaluer leur monnaie. Le Japon vient d’ailleurs d’être rappelé à l’ordre par Janet Yellen.

La secrétaire au Trésor a déclaré que la banque centrale japonaise devrait la consulter avant d’intervenir pour soutenir le yen sur le marché des changes. Cet avertissement intervient quelques jours après que la BoJ ait vendu des bons du Trésor pour soutenir sa monnaie qui a déjà perdu 50 % de sa valeur face au dollar depuis 2012.

La question est de savoir si les États-Unis peuvent encore se permettre de sanctionner les BRICS ? En sachant que l’Ukraine est l’étape suivant les sanctions…

Même Elon Musk conseille de se serrer la ceinture plutôt que de sortir les tambours de guerre.

Bitcoin et la fin du privilège exorbitant

Ce privilège provient du système du pétrodollar mis en place à partir de 1975, lorsque Washington mis fin au Gold Standard avant de forcer les pays de l’OPEP à vendre leur pétrole exclusivement en dollar.

Chemin faisant, le dollar s’est imposé comme la monnaie de la globalisation. Les banques centrales accumulent donc des dollars en réserve. Les États-Unis profitent de cette situation vu que ces réserves sont systématiquement investies dans les bons du Trésor US (pour engranger des intérêts).

Près de 57 % des réserves de change globales sont placées dans le dollar. Nous parlons de plus de 7 000 milliards de dollars qui soutiennent la valeur du dollar. Ce dernier serait autrement plombé par la balance commerciale chroniquement déficitaire des États-Unis (-773 milliards $ en 2023…).

Tel est le privilège exorbitant des États-Unis : Pouvoir importer plus qu’ils n’exportent sans que leur monnaie ne coule. Donald Trump veut protéger à tout prix le dollar car le niveau de vie privilégié des Américains en dépend.

Problème, la Chine continue de se débarrasser de la dette US. Le risque étant que Donald Trump rompe les relations commerciales avec la Chine. Le secrétaire d’État Anthony Blinken a récemment menacé Pékin de déconnecter certaines banques chinoises du dollar…

Ce scénario (inflationniste) signerait la fin du système monétaire international dominé par le dollar.

Nous retournerons alors au Gold Standard. Ou bien embrasserons-nous le bitcoin, qui est de l’or, en mieux ?

N’oublions pas que près de 94 % des bitcoins ont déjà été émis. Il se crée déjà deux fois moins de bitcoins que d’or comparé au stock existant.

Le bitcoin a également le bon gout de voyager à la vitesse de la lumière. Ou encore de ne couter que quelques dizaines de centimes pour des transactions de n’importe quels montants.

Le bitcoin devrait petit à petit devenir une monnaie de réserve internationale alternative. Apatride et non censurable, il est une solution à la pointe de la technologie pour commercer à armes égales.

Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, “the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy”.

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