Monday, April 29, 2024



interview-Leemon-Baird-hedera-hashgraph

Présent au CV Summit 2023 cette semaine à Zoug (Zuisse), Leemon Baird est une voix à part dans la galaxie des fondateurs de blockchains et de projets crypto. Professeur de “computer science” à l’Académie Air Force, il a fondé Hedera Hashgraph avec son associé Mance Harmon, et revendique une centralisation assumée, gage selon lui de performance et de sécurité.

Quels sont les grands principes de la blockchain Hedera ?

Hedera est une blockchain layer 1 qui est extrêmement rapide et sécurisée. Elle utilise un consensus Asynchronous Byzantine Fault Tolerant (ABFT), c’est-à-dire que, tout le monde ayant la même réponse à un problème donné, il devient très difficile de l’empêcher de fonctionner ou de la corrompre. Il y a plus de transactions faites sur Hedera que tout autre registre dans le monde, avec plus de 1000 transactions par seconde.

Comment êtes-vous parvenus à ce résultat ?

Parce que les mathématiques fonctionnent différemment. Ce n’est pas une blockchain proof-of-work, ou qui suis les pas d’un leader de la tech. C’est une blockchain où chaque opérateur génère un bloc une fois toutes les dix secondes. Ils partagent tous en même temps, un peu comme si vous aviez une pile de blocs, mais où chaque bloc possédait un hash avec des informations comme qui l’a créé ce bloc. A un moment vous pouvez recustituer un “hashgraph” et utiliser un algorythme pour connaître l’ordre du consensus, sans avoir à parler à personne.

Et au niveau de la gouvernance, qu’en est-il ?

La blockchain est gouvernée par un “council” de 29 grandes organisations dans le monde : des universités du top 10 mondial, des entreprises du Fortune 500 comme Google, IBM, LG, les banques les plus anciennes, les plus grandes sociétés des télécoms en Europe, une des plus grands cabinets d’avocats au monde… Chacun a un pouvoir de vote égal sur la gouvernance qui est on-chain. Ce sont des noms auxquels vous pouvez faire confiance, et qui ont une réputation à protéger.

Ils n’accepteraient pas un million de dollars si cela leur ruinait leur réputation. Donc, c’est rapide, sécurisé, bien gouverné, et pas cher. Oh… Et, si la protection de l’environnement compte pour vous, Hedera a une bien plus petite empreinte carbone que toute autre blockchain, ou même qu’une carte de crédit. Si vous payez en CB vous utilisez plus de CO2 que 1000 transactions sur Hedera.

Pourquoi avez-vous fait le choix d’une blockchain si centralisée ?

(Il coupe) Je dirais que c’est une blockchain bien plus décentralisée dans sa gouvernance que n’importe quelle autre.

Mais vous le dites vous-même, elle est contrôlée par des grandes entreprises et organisations. On est loin de la décentralisation…

Toute blockchain est contrôlée par un groupe de personnes. Bitcoin est contrôlé par le groupe de 5 développeurs qui le développe, qui sont-ils ? Je ne sais pas. Il est aussi contrôlé par un groupe de 12 pools. Ethereum est contrôlé par un groupe de personnes qui détiennent le pouvoir . Ils se disent décentralisés mais ils contrôlent tout. Et vous ne savez pas qui ils sont. Ils n’ont pas de réputation à protéger. Dans notre cas, c’est public et transparent. Et nous ne sommes pas cinq mais vingt-neuf. Nous publions les “minutes” (résumés) de tous leurs meetings. Et c’est une gouvernance on-chain, donc auditable par tous.

Quel est votre plus grand défi en ce moment?

Notre plus grand défi, c’est qu’il s’agit d’un projet à horizon de plus de 100 ans, mais il y a tant de choses que nous voudrions ajouter rapidement. Nous recrutons activement pour cela.

Qu’est-ce qui est différent en cette période d’hiver crypto?

Nous avons construit Hedera dans un printemps crypto, puis nous avons traversé notre premier hiver crypto en 2018. Cela nous a permis de construire de mieux que nous pouvions pour que cela explose au printemps suivant, ce qui s’est produit. Aujourd’hui c’est un nouvel hiver et nous sommes de nouveau à la tâche pour le prochain printemps crypto.

Quels sont les cas d’usage concrets développés sur Hedera?

Vous avez un projet comme Toko qui tokénise des actifs réels (RWA), ou encore un scoring de marché des crédits carbone pour s’échanger des kilowatts. Nous avons aussi le Hedera Consensus Service (HCS) qui consiste à pouvoir enregistrer une information pour l’éternité, avec un horodatage et un ordre de consensus qui lui est propre, et vous pouvez le faire pour un quart de centime. Nous avons le projet atma.io qui suit à la trace des milliards d’objets sur la supply chain. Nous avons un projet qui concerne les informations fiables, avec un enregistrement immutable et une signature électronique. Si vous êtes sur un terrain de guerre, il peut vous dire en temps réel si vous êtes proche d’une situation de danger. Tout cela est déjà présent sur Hedera aujourd’hui.

Comment tout cela a commencé pour vous ?

Juste pour le fun. A la base c’était un hobby. J’aime résoudre des équations mathématiques et il se trouve que je travaillais sur un problème sur des ordinateurs, pour savoir comment être sécurisé sans que cela revienne à être très lent. Et puis est venu la blockchain. En 2015, j’ai eu la réponse à ce problème en 2015. Avec mon associé Mance Harmon, avec qui j’avais monté plusieurs boîtes depuis 2000, qui ont toutes été rachetées, nous avons créé une blockchain privée, Swirlds. Puis est venue l’idée de créer une blockchain publique avec Hedera, mais nous voulions qu’elle soit gouvernée de la bonne façon. Pas avec seulement cinq personnes qui ont tout le pouvoir.

The post Leemon Baird, co-fondateur de Hedera : “Les blockchains actuelles ne sont pas décentralisées” appeared first on Cryptonews France.



Source
#Leemon #Baird #Hedera #Les #blockchains #sont #pas #décentralisées

Banner Content
Tags: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Related Article

0 Comments

Leave a Reply