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Ce quâon sait des enjeux monétaires des BRICS
Avant de parler du développement récent impliquant lâInde sur la question monétaire des BRICS, un tour de lâengagement des Etats concernés autour de ce sujet sâimpose. à ce sujet, certains faits sont établis au-delà des spéculations. On sait par exemple que les BRICS veulent mettre fin à lâhégémonie occidentale dictée depuis plusieurs années par plusieurs moyens. Le dollar et le système du pétrodollar sont lâune des manifestations de cette puissance. Tout comme le réseau interbancaire SWIFT, contrôlé par des banques occidentales et utilisé comme moyen de pression sur des Ãtats jugés voyous.
Lâun des signes manifestes de cette hégémonie occidentale, câest aussi les dérives autoritaires qui en découlent. Ce, avec pour conséquence, aujourdâhui, une bipolarisation du monde. En sâélargissant le 1er janvier 2024, à la suite du sommet annuel de lâorganisation, le groupe de pays a réitéré sa vision. à savoir, grosso modo, promouvoir un monde plus juste pour tous les Etats, ce dans les domaines, à commencer par lâéconomie.
à ce propos, quelques chiffres clés sont intéressants. Les BRICS+, comprenant outre les membres fondateurs, lâIran, lâÃgypte, lâÃthiopie, lâArabie Saoudite et les Ãmirats arabes unis, représentent un poids démographique et économique majeur. Les BRICS+, câest 46 % de la population mondiale, soit près de la moitié des habitants de la planète. Ce, pour une part dans le PIB mondial de 35,6 %. Tout ceci, câest du flan, sans une puissance monétaire conséquente.
Alors que les membres des BRICS multiplient les initiatives stratégiques pour renforcer leur monnaie locale, lâambition monétaire globale de lâorganisation semble quelque peu fragilisée. Ceci par défaut dâunion. Une division potentiellement entretenue par le fait quâun pays comme la Chine qui pèse à lui seul 52 % du PIB des BRICS+ est soupçonné de velléité dâhégémonie. Notamment, au détriment dâun pays comme lâInde qui ne semble pas vouloir renoncer à sa souveraineté monétaire au profit dâune monnaie communautaire. Ceci expliquerait pourquoi le pays, comme lâAfrique du Sud, ne sâexprime pas presque sur la question dâune monnaie commune comme le fait la Russie. Ce qui a par ailleurs poussé lâIran, récent adhérent à lâorganisation, a appelé ses partenaires des BRICS+ à accélérer le processus de création dâune monnaie commune.
Un semblant de revirement de lâIndeâ?
Récemment, lâInde a entamé un examen approfondi du potentiel dâune nouvelle monnaie dans le cadre des BRICS. Selon les informations, le pays aurait émis une directive à lâendroit dâun consortium dâanalystes financiers et de groupes de réflexion. Sa mission, étudier la viabilité et les implications dâune telle monnaie pour le pays, on sâimagine. Un moyen, semble-t-il, de susciter une discussion sur la position de lâInde à lâégard de la création dâune future unité monétaire des BRICS.
Selon un haut fonctionnaire indien anonyme, cette discussion devrait occuper une place prépondérante lors du prochain sommet prévu pour le mois dâoctobre. LâInde préparerait activement sa position. Son objectif étant de la présenter lors du 16e sommet des BRICS prévu dans la région de Kazan, en Russie.
On sait que ce dernier, qui fait face aux sanctions économiques américaines, a clairement exprimé son intérêt pour lâétablissement dâune monnaie BRICS. Dans la poursuite de cet objectif, la Russie chercherait à engager des discussions de fond avec lâInde, soulignant la nécessité de renouveler le dialogue sur cette question.
LâInde va-t-elle accepter les appels du pied de la Russieâ?
Jusquâici, la position de lâInde sur lâadoption de la nouvelle monnaie des BRICS reste floue. Les autorités devant encore lancer une étude sur ses implications potentielles, il faudra au moins six mois pour saisir les nuances de la position indienne sur le sujet. Les autorités semblent avancer à pas mesurés, ce qui est conforme à la nature dâ«âanimal géopolitiqueâ» de lâInde.
Quoi quâil en soit, les délibérations autour dâune potentielle nouvelle monnaie des BRICS devraient rester secrètes jusquâau prochain sommet de lâorganisation. Le mystère qui entoure la position de lâInde favorisera dâici là une spéculation quant à savoir si le pays va finalement adopter ou rejeter cette option.
Ce qui est certain, câest que le prochain sommet des BRICS promet des révélations qui pourraient bouleverser le paysage financier global. La décision de lâInde semblant avoir une influence significative sur lâadoption ou non de cette monnaie commune.
Autre grande certitude quâil convient de rappeler, câest que la question monétaire est une question de souveraineté. Ceci étant, elle nécessite des arbitrages qui ne sont pas si évidents à trouver pour les pays concernés. Pour ce qui est des BRICS, il faudra impérativement les trouver, quelles que soient les options, en or ou en crypto, évoquées jusquâici. Autrement, la pertinence économique et financière des BRICS, dont doutent les Américains dâailleurs, pourrait en pâtir.
Conclusion
Pour conclure, il faut retenir que lâintérêt croissant de lâInde pour une monnaie commune des BRICS soulève des questions importantes concernant le futur de cette initiative. Certes, la Russie pousse en faveur de cette devise. Mais le pays semble maintenir une position prudente conformément à ses intérêts géopolitiques. Ce qui est sûr, câest que les délibérations à venir seront cruciales. Dâautant plus que la décision de lâInde pourrait influencer lâadoption ou le rejet de cette monnaie commune. En tout état de cause, la question monétaire demeure un enjeu de souveraineté pour les BRICS.Â
Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d’une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j’ai rejoint l’aventure Cointribune en 2019.
Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l’économie, j’ai pris l’engagement de sensibiliser et d’informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu’elle offre. Je m’efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l’actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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