Problèmes administratifs. Lorsque Binance a lancé ses activités il y a quelques années, la question de savoir si c’était légal d’accéder à la plateforme depuis les Etats-Unis, le Canada, l’Inde ou même depuis certains pays d’Europe ne se posait pas vraiment, mais les choses ont changé. Maintenant, pour chaque juridiction nationale, l’exchange doit montrer patte blanche et s’enregistrer auprès du régulateur local avant de proposer tout ou partie de ses services financiers crypto.

Mais certaines procédures judiciaires qui datent justement de ces premières années sont toujours en cours comme le montre le verdict sévère énoncé par la justice américaine et Binance doit donc régler un par un tous ces problèmes juridiques et légaliser sa présence pays par pays. C’est ce qu’il vient de se passer en Inde et dans un autre genre au Canada, deux pays où Binance n’aura pas le même futur. On fait le point sur les problèmes administratifs de l’exchange aux 200 millions d’utilisateurs.

Au Canada, Binance va payer une amende avant de sûrement quitter le pays

Le 9 mai dernier, le Centre d’analyse des opérations et des déclarations financières du Canada (CANAFE) a annoncé qu’il infligeait une amende à Binance pour différentes violations dont le défaut d’enregistrement en tant qu’entreprise de services monétaires étrangère et le défaut de signalement des transactions en monnaie numérique supérieures à 10 000 dollars. Il était aussi question de non-respect des réglementations relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, exactement le même genre de reproches faits par la justice du voisin américain.

Mais le 5 juin, Binance Holdings Limited a déposé un recours devant la Cour fédérale du Canada car selon les déclarations de la société, elle ne dirigeait pas ses services vers les résidents canadiens et ne mériterait donc pas une telle sanction. Ceci dit, il semble que Binance se souhaite pas faire long feu dans le pays comme on a pu le lire il y a un an, et le paiement de cette amende pourrait donc marquer le dernier acte de l’exchange dans le pays d’accueil de l’ancien big boss de la plateforme.

En Inde, l’exchange va payer un peu plus de 2 millions de $, mais reste un des premiers à être enregistré dans le pays

Direction maintenant l’Inde où la situation à certains points communs avec celle d’Amérique du Nord puisque Binance doit aussi payer aux autorités indiennes une amende de 2,2 millions de dollars pour avoir fourni des services à des clients indiens sans adhérer aux règles anti blanchiment d’argent du pays. Encore et toujours les mêmes reproches aux quatre coins du monde…Mais par contre, la plateforme dorénavant dirigée par Richard Teng ne compte pas vraiment quitter le pays le plus peuplé du monde !

D’ailleurs, l’entreprise est la seule avec Kucoin a avoir été approuvée par l’Unité de renseignement financier (FIU), ce qui est le sésame indispensable pour vendre des cryptos dans le pays de manière pleinement légale. Nul doute donc que le leader mondial des crypto trouvera un arrangement avec les autorités indiennes comme il a souvent réussi à le faire dans le passé avec d’autres régulateurs, même si cela doit passer par le paiement de l’amende.

Petit à petit le monde de la crypto change et les choses deviennent de mieux en mieux organisées et de mieux en mieux cadrées. Binance se met en conformité avec les directives internationales et prend également soin de respecter dorénavant chaque cadre règlementaire national pour s’assurer la garantie d’être dans son bon droit et éliminer, une bonne fois pour toutes, l’ensemble des doutes et des suspicions qui pesaient encore très récemment au dessus de ses activités.